A l’heure où la libération de la parole autour du féminin prend de l’ampleur; au moment où nous célébrons les ménarches – ou premières règles – de nos jeunes filles devenues femmes; pourquoi me semble t’il essentiel pour nous, femmes conscientes, de célébrer ce passage après tant d’années de vécu menstruel?

A qui s’adresse cette célébration des ménarches?

Je pars du principe que chaque femme ayant déjà eu ses règles peut accéder à cette célébration? Quel que soit son âge, quel que soit sa situation actuelle. En effet, une femme enceinte ou ménopausée peut très bien se reconnecter à son essence même car elle a déjà vécu des menstruations et en connais les enjeux et les troubles qui peuvent s’y associer. Il en est de même pour une femme n’ayant physiquement plus d’utérus, car ma croyance personnelle est que l’utérus ôté a laissé une empreinte énergétique en son corps physique.

Quand célébrer ce passage?

Idéalement, et ce sera le cas pour les génération futures, le moment propice sera l’année suivante des premières lunes, dès que la jeune femme sera prête et ouverte à participer à ce genre d’évènement. Mais de mon point de vue, le temps linéaire n’a pas vraiment d’importance pour mettre en lumière ce passage. Le bon moment sera celui où votre coeur vous appellera, lorsque l’on sentira que l’on est prête à conscientiser son cycle menstruel. Le rituel de passage en marque l’apogée, la révélation à soi et l’incarnation dans ce monde.

Poser le cadre de ce rituel

Lorsque l’on touche à l’intime, à sa yoni, mais aussi à tout le contexte affectif, émotionnel et physique qui l’entoure, il est indispensable de pouvoir le faire dans un cadre sécuritaire et intimiste. Un lieu cocon sera donc favorisé ( on oubli les bars ou parcs en extérieur, qui à mon goût, ne respectent pas assez l’intimité de chacune) et un cadre sera posé. Etablir une charte bienveillante, clairement énoncée renforcera le lien entre les participantes et la confiance au sein du groupe. Le cercle de parole est idéal pour cela, de part sa forme matriciel bien sur, mais également par la rondeur métaphorique et contextuelle dans lequel il nous accueille. Le cercle de parole n’offre pas la possibilité de jouer à un ping pong verbal mais bel et bien à pratiquer l’écoute active qui manque tant dans notre société actuellement.

 

Alors, qu’apporte réellement cette célébration de nos premières règles?

 

Une libération des tabous

Les générations précédentes de femmes ( dont je fais partie), ne parlaient pas de règles.

Il fallait se taire, cacher, subir, ses menstruations, merci le patriarcat! Se libérer pour soi et pour les générations futures permettra de mieux vivre cette période qui n’est pas normal de vivre cachée ou avec difficultés voir dans la douleur. Nier ce qu’elles sont n’est pas une solution, nous reconnecter à notre essence même est capital. Le sang n’est pas sale, il permet à notre corps de nous débarrasser de toxines accumulées, au même titre que l’urine et les selles… la seule différence c’est que seules les femmes sont concernées…

Un lien aux générations précédentes

A l’origine du monde, le matriarcat régnait… Les femmes étaient alors réglées au même moment, suivant le rythme des lunaisons ( d’où l’expression « avoir ses lunes »). La déesse mère était vénérée puisque c’est de là que tout provenait, les femmes se regroupaient lors de leurs lunes. Petit à petit, sont nées les tentes rouges, le lieu de regroupement des femmes qui se transmettaient les secret du corps féminin, notamment la sexualité, la naissance et la faculté de soigner. Elles prenaient également du repos pendant ces temps de saignements.

Puis vint l’ère judéo-chrétienne, les progrès technologiques, l’avènement de la contraception hormonale, etc… ( je grossis volontairement le trait)

Les tentes rouges ont cessé d’exister, en même temps que le début de la désynchronisation du rythme de la nature, lorsqu’on les a privé de ce regroupement entre soeurs sous la tente qui révélait ses mystères au fil des années d’expériences partagées par ces femmes. Dans la tradition judéo-chrétienne, une femme était considérée comme impure lorsqu’elle avait ses menstrues.

Se reconnecter à ce pouvoir là, c’est également honorer nos ancêtres, se mettre en lien avec toutes ces femmes qui nous ont permis d’être née femme aujourd’hui. Nos mères ont saigné, nos grands-mère aussi, ainsi que leurs mères, et la mère de leur mère, etc… C’est par leur écoulement menstruel que nous sommes vivantes. J’ai un profond respect et une grande gratitude pour toutes ces femmes de ma lignée et celles qui croisaient leur chemin. Célébrer ses menstruations c’est honorer nos ancêtres, se libérer d’émotions et de blocages hérités, cristallisés.

Une ôde à notre pouvoir créateur

Prendre conscience de notre nature cyclique et donc notre connexion profonde avec Gaia, mère nature permet de mieux se comprendre, mieux comprendre ses émotions, les énergies qui nous traversent au fil du mois.

Lorsque nous nous sommes sous contraception hormonale, bien qu’elle nous apporte une certaine liberté, nous avons bien du mal à nous y connecter  puisque c’est un cycle artificiel que nous subissons. Alors, observer le cycle lunaire nous permettra de nous rendre compte de ces mouvements intérieurs, au gré de nos « humeurs » qui sont les mouvements naturels de nos liquides physiologiques.

Il est temps de mettre en lumière notre pouvoir créateur, notre capacité innée à donner la vie mais également à renaître à nous même à chaque fin de cycle. Nous avons cette force de pouvoir incarner différents archétypes au cours de 28 jours…. N’est-ce pas magique? Etre à la fois vierge – mère – et femme sage… quel talent! Et nous l’avons toutes en nous, même lorsque nous sommes ménopausées.

Avec le temps, on nous a demandé d’être plus dans l’énergie masculine, de FAIRE, et saigner tous les mois était un handicap. Etre femme c’est surtout RESSENTIR, être capable de se déposer pour mieux repartir et rayonner sur le monde afin d’actionner son pouvoir créateur.

Il nous est demandé désormais d’équilibrer nos deux polarités, de nous unir, car nous avons déjà toutes les réponses en nous.

Stop au matriarcat, Stop au patriarcat. Nous avons bien vu que dissocier les polarités ne mène à rien.

Apprenons de nos erreurs et mettons en place l’Egalitariat.

Pour ceci, nous devons, nous femmes, nous reconnecter à notre féminin.

célébrer ses premières menstruations

Voici donc les raisons qui m’ont conduit à proposer un cercle de célébration de nos lunes.

Mon expérience en tant que facilitatrice de cercles de femmes n’a fait que renforcer ce besoin viscéral de proposer un lieu de dépose et de célébration dans lequel nous pourrons exprimer pleinement notre magie personnelle. Car oui, pour moi avoir ses règles est synonyme de MAGIE. Tout est magie dans la vie à qui sait le voir, quoi de plus naturel que de révéler la beauté que nous offre notre matrice utérine?

Si tu sens l’appel de ta grotte utérine, le rayonnement de ton coeur à la lecture de cet article, c’est que tu es prête à honorer ce qu’il y a de plus intime et plus puissant en toi. Je te convie à nous rejoindre dans ce cercle de parole dédié à la célébration de nos lunes en cliquant sur le bouton suivant :

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A bientôt, Eva.