Chaque année au retour des beaux jours, reviennent les mêmes questions de la part de mes amies ou des clients au comptoir : « Comment choisir une crème solaire saine ? Je veux protéger ma famille et moi-même de manière éthique tout en assurant une sécurité optimale face aux rayons UV ? »
J’ai donc démarré une série de 3 articles (tu retrouveras le premier sur la vitamine D ici) en collaboration avec Alice (@mummyandcosmetics sur Instagram) pour décrypter ce vaste sujet de l’exposition au soleil, de la préparation à la réparation en passant bien entendu par la protection.
Les UV, mode d’emploi
Afin de bien te protéger et de choisir une crème solaire saine, il faut commencer par comprendre le phénomène qui se joue sur ta peau lorsque tu t’exposes au soleil.
Je vais te parler du rayonnement solaire mais surtout me concentrer sur les UVA et les UVB.
Les UVB ne pénètrent pas en profondeur. Ils restent à la surface de ta peau (l’épiderme). Ils sont responsables de ta jolie couleur caramel à la fin de tes vacances mais ils provoquent aussi des brûlures, les fameux coups de soleil !
Les UVA eux, pénètrent en profondeur (épiderme + derme). Ils sont responsables des radicaux libres. Les radicaux libres sont fabriqués en excès par les cellules sous l’effet de différents stress. Il s’agit de molécules instables d’oxygène qui prennent les électrons d’autres molécules pour s’auto-stabiliser. Une réaction en chaîne est alors provoquée, conduisant au vieillissement de la peau.
Les UVA entraînent donc un vieillissement prématuré de la peau (si je te dis que 4 rides sur 5 sont dues aux facteurs environnementaux…) et une perte en fermeté, sans parler des tâches pigmentaires.
Ces UVA sont aussi responsables d’une allergie bien connue, la « lucite estivale ». Bien que bénigne, elle n’en reste pas moins handicapante du fait de ses éruptions urticantes de petits boutons rosés sur le visage, le cou, le décolleté et les avant-bras.
Les peaux acnéiques doivent aussi se méfier du soleil car les UV provoquent un épaississement de l’épiderme et l’exposition est un facteur aggravant dans le traitement de cette pathologie.
Parlons également du risque de cancer cutané qui est assez peu abordé mais qui est bien présent. On estime que 50% des personnes de plus de 65 ans auront au moins un cancer de la peau avant la fin de leur vie.
À droite, le visage de cet homme de 69 ans a vieilli de manière accélérée sous les effets des rayons UVA , exposé à travers la vitre son camion. crédit: The New England Journal of Medicine ©2012
Mais alors, comment se protéger ?
Crèmes solaires : les filtres késako ?
Lorsqu’on achète un produit de protection solaire, on peut trouver deux sortes de filtres différents. Regardons d’un peu plus près.
Tout d’abord, il existe les filtres minéraux. Ce sont des protections solaires qui laissent un film blanc sur la peau et ont une fonction occlusive. Ce sont des produits ayant une très bonne tolérance pour les peaux allergiques et sensibles. Grâce à leurs particules blanches, ils reflètent les UVB et ils sont photostables. Mais le hic, c’est qu’ils protègent très peu des UVA.
Nous trouvons également les filtres chimiques. Ceux-ci absorbent le rayonnement des UVA et des UVB. Actuellement, ce sont les meilleurs filtres contre les UVA. Ils possèdent une bonne cosmeticité (produit facile à étaler et galéniques – textures – agréables). Cependant les risques d’allergie sont possibles et la photstabilité reste variable.
Sur vos produits solaires, vous retrouvez les indications SPF et PPD, quelle est la différence entre les deux ?
- Le SPF (Sun Protection Factor) se mesure face aux UVB
- Le PPD (Persistent Pigment Darkening) se mesure face aux UVA. Il doit être au moins de 1/3 de l’indice SPF.
Focus sur la pollution due aux filtres solaires
Une des préoccupations des personnes qui me demandent conseil lorsqu’elles veulent acheter leur crème solaire en début de saison, c’est leur impact sur la planète et les océans.
Tu as dû entendre parler d’Hawaii ou de la Floride qui demandent à leurs populations d’utiliser des protections solaires respectueuses de l’environnement. Mais pourquoi ?
Le blanchiment des coraux est un fait avéré. Les causes sont humaines et naturelles (surpêche, pesticides, réchauffement climatique…). Le blanchiment se produit lorsque la symbiose entre les coraux et leurs zooxanthelles (algues) symbiotiques s’arrête, entraînant la perte de ces microalgues et un blanchiment rapide de l’hôte corallien. Il s’agit d’une réponse au stress par l’hôte corallien qui peut être causée par divers facteurs, mais les cas les plus graves et plus fréquents sont engendrés par une augmentation de la température de surface.
Les crèmes solaires ont aussi un impact, bien que moindre, sur nos récifs coralliens. Il est donc important de choisir des crèmes solaires saines avec des combinaisons de filtres n’ayant pas d’impact sur notre écosystème (neoheliopane, uvinul ti50, tinosorb s, parsol 1789, eusolex 8020, merosyl SX ou XL, Avo Benzone, Ethylexyltriasone) et de refuser d’acheter des solaires contenant de l’oxybenzone ou de l’octinoxate si vous devez vous baigner en mer car ils sont toxiques pour la flore maritime. Préférez des formules hautement biodégradables et cherchez les pastilles indiquant que la marque est engagée dans le respect de l’écosystème.
Si tu veux choisir une crème solaire saine, je te propose deux jolies marques françaises car elles regroupent ces critères :
- Caudalie qui se trouve facilement en pharmacie. A réserver aux femmes souhaitant un côté cosmétique car délicieusement parfumé.
- Les Laboratoires de Biarritz qui sont fortement engagés auprès d’associations de protection des océans et qui réalisent toute leur création, leur production en France, favorisant ainsi l’économie du Sud-Ouest et les circuits courts.
Mes conseils pour une exposition sereine et saine au soleil
Malgré les meilleurs produits de protection possible, l’exposition au soleil reste un acte qui présente des dangers. Je vous apporte mes conseils pour le faire de façon sereine et saine.
Il est important d’éviter une exposition aux heures les plus chaudes de la journée, entre 11h et 16h. C’est à ce moment là que les rayons du soleil sont les plus directs et pénètrent le plus dans la peau du fait de la position de la Terre et du Soleil.
Avant de penser aux crèmes et autres produits cosmétiques solaires, je vous conseille fortement de vous équiper, vos enfants et vous, de maillots anti UV ainsi que d’investir dans de vraies lunettes solaires efficaces. Il est aussi fortement recommandé de vous couvrir la tête avec un chapeau ou une casquette pour éviter les insolations.
De plus, l’hydratation est indispensable à tout moment de la journée et particulièrement en cas de fortes chaleurs et d’exposition au soleil.
Et bien entendu, on choisit une crème solaire saine et adaptée qui sera la moins néfaste possible pour votre peau et pour la planète. Voici mes derniers conseils sur ce point :
- Choisir un indice solaire 50 n’est pas une option pour les peaux très blanches et… les autres ! Les risques sont bien présents pour les peaux mates bronzant facilement. On commencera donc ses vacances avec un fort indice (50) et on diminuera éventuellement à un indice 30 (pas moins) pour les peaux ayant un phototype moins fragile. Les peaux laiteuses resteront à un indice 50 durant tout l’été.
- On appliquera sa crème sur l’ensemble du corps et en quantité suffisante toutes les 2h et/ou après chaque baignade. En spray, en lait, en crème, en gel, de nombreuses galéniques (textures) existent désormais pour pouvoir convenir à tous. On évitera toutefois les produits contenant des nanoparticules, potentiels perturbateurs endocriniens et agents polluants, voire parfums dans certains cas. Pour cela, on apprend à lire les étiquettes et on ne se fie pas aux applis qui peuvent recaler un produit bien composé pour la présence d’une huile essentielle par exemple (qui ne sera pas dangereuse si vous n’y êtes pas allergique et si ce n’est pas pour vos enfants). Attention, pour une utilisation optimale, un tube de 200ml devrait être consommé en 1 semaine par un adulte de taille et corpulence moyenne. Pour exemple, on compte environ 15 pulvérisations d’un spray pour une zone comme le dos.
- On ne réutilisera pas son tube de l’été ou de l’hiver dernier (pour le ski). On prendra un produit neuf car les filtres solaires sont assez fragiles et peu stables. L’exposition aux éléments et aux températures élevées ne permettent pas de garantir une protection maximale. Si jeter un produit entamé et non terminé vous embête, n’hésitez pas à l’utiliser pour cirer vos chaussures ! (astuce zéro gaspi partagée sur Instagram par une de mes abonnées)
- Qu’on soit à la mer, à la montagne ou en ville, même combat, on se protège ! Également par temps voilé ! Ne pas hésiter, notamment en ville à utiliser une crème multifonction (comme une crème solaire teintée). On retardera ainsi l’apparition de vilaines tâches pigmentaires sur le visage, le cou, le décolleté et les mains.
Dans le troisième et dernier article de cette série, je te parlerai de la préparation au soleil et comment guérir des « accidents » de soleil de façon naturelle.
Si tu veux aller plus loin sur le sujet abordé ici :
https://mrmondialisation.org/blanchiment-du-corail-comment-un-phenomene-rare-est-devenu-la-norme/
Edit de juillet 2021 : télécharge l’infographie de ma sélection de crèmes solaires saines !
